Vous ne marcherez jamais seul.e.s

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“Walk on, walk on
With hope in your heart
And you’ll never walk alone”
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Le CEFC est sur tous les fronts : passage des blasons à la salle Gambetta, départ des qualifié.e.s nationaux M15 pour Roanne, démonstration handisport au Challenge Slepstone-Epoka, championnats de Paris Sénior. Quel que soit l’événement et la présence de chacun sur les pistes et en dehors, nous démontrons semaine après semaine, la force d’une équipe, sa solidarité malgré les épreuves. Récit d’une quinzaine où nos franco-cubain se sont portés, supportés.

  • Samedi 30 mars 2019 : du blason au champion(s)

8h30, la salle Gambetta est prête pour recevoir les enfants du CEFC à l’occasion d’un moment fort et très spécial pour nous tou.te.s : ce samedi 30 mars est la première partie de la séquence des blasons pour les escrimeur.se.s entre 6 et 15 ans. Nous avons évoqué, ici même, l’importance pédagogique et formatrice, de faire passer aux plus jeunes du club, un examen écrit et pratique. La récompense en fin de saison, lors de la fête du club, est le dernier temps fort, avec la remise officielle de l’écusson à coudre sur la veste ainsi que le précieux diplôme signé par le Maître d’Armes.

L’examen se déroule avec sérieux, notamment chez nos M7, que nous aidons lire et écrire, ainsi qu’à formuler les questions écrites. Impressionnés par ce “contrôle” un peu comme à l’école, nous sommes épatés par le comportement impeccable des enfants lors cette séance. Pour nous cela est essentiel : l’écrit et la théorie font partie de la connaissance de l’escrime, et contribue à la construction et l’évolution des enfants dans notre sport. Leur formation, du blason “chevalier” jusqu’à la formation d’arbitre, puis peut-être un jour d’animation de groupes, se poursuit d’année en année.

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Quelque part dans la grande halle du Paris Event Center, à l’occasion du Challenge digitial E-Sport (organisé par Epoka/ Slepstone) la Maîtresse Donatella et notre président-animateur Silvio Carella s’activent pour présenter le stand d’escrime en fauteuil pour accueillir de nouveaux et nouvelles initié.e.s à la pratique de l’escrime. Le même jour que notre passage des blasons, les encadrant.e.s ont le plaisir et le privilège de faire la rencontre de Gaëtan Charlot, jeune escrimeur handisport, membre de la sélection national, et pratiquant au fleuret et à l’épée. Nos maître.sse.s, Dona & Thomas (venu au stand après le passage des blasons) ainsi que Silvio, ont tenté leur chance lors de matches et démonstrations auprès du public contre le champion. Au-delà de sa qualité et sa rigueur technique, nous sommes ébahis par la générosité, les sourires, la facétie d’un garçon bien dans son époque, dans son sport et dans son univers. Sur le fauteuil, c’est le plaisir de l’escrime qui se manifeste. Gaëtan s’enthousiasme pour ses jolis bottes et ses touches les plus réussies, mais également des nôtres. Peu avare en conseil, il n’hésite pas à accorder des revanches à notre escrimeuse toujours présente et combative Agnieszska, ainsi qu’à nos jeunes fleurettistes et épéistes Joe & Rayan (ça n’est pas si mal l’épée, n’est-ce pas, Rayan 😉 ). Après quelques bagarres, ils en redemandent. Ce cercle vertueux, de l’assaut au plaisir, du plaisir de l’assaut, quelle que soit la forme ou le mot qu’elle prenne (loisir, handisport, compétition, leçon, etc.) est le réel trésor de la journée. J’aurais payé cher pour que nos petit.e.s futur blasons, voient cette générosité en oeuvre, pour voir cette leçon, cette joie de la part de notre champion du jour.

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Sur le coup de midi, quelques heures avant le terrible double défi de la 1/2 finale de fleuret M15, et du passage à l’heure d’été, c’est l’heure du départ pour la troupe, le vaillant “papaccompagateur” Frédéric Medeiros, son fils Gaspard, Maxime Spanoudis et Aida Khellaf, du Maître Eddy, Loreline Carella, Matteo Luthi en supporter de choc, et notre ami de la Tour d’Auvergne Robin Girand, qui a arbitré la compétition nationale de dimanche pour le CEFC. Qu’il en soit chaleureusement remercié.

Au moment du bref passage des jeunes et accompagnants à la salle d’armes, je suis en train de mettre en place, une fois l’examen écrit terminé pour l’ensemble des “pupilles, des matches entre les M11 avec arbitres et assesseur.se.s. L’occasion est trop belle, pour qu’un arbitre d’un très bon niveau, observe notre apprentissage, notre formation des règles fondamentales, mais aussi que les plus jeunes escrimeur.se.s constatent que les bons sportifs, sur la piste, comme Robin, excellent tireur, s’investissent autant dans leur discipline. On ne peut être seul sur la piste à tirer, et l’arbitre, à qui chacun.e serre la main à la fin du match, connaît le prix de l’effort et sait la justesse de ses mots et décisions, pour être régulièrement de l’autre côté de la barrière. La route des M15 s’annonce longue, le week-end aussi. Mais le groupe part les valises chargées d’armes, de confiance et de sentiments pour vivre une grande aventure.

  • Dimanche 31 mars 2019 : Roanne-Paris ou l’esprit des combattant.e.s

Au sous sol de la salle d’armes de Montparnasse, c’est la deuxième manche des Championnats de Paris Séniors au fleuret qui se déroule. Notre long compagnon de route, Olivier Sauber, est notre arbitre en ce beau dimanche. Florent Bauger et Matthieu Jolly, 14ème et 17ème de l’individuel ont été rejoint par Thiébaud Liénart et Gatien Pascaud. La seconde équipe était constituée des “Thomas” (Pioger et l’auteur de ces lignes 😉 ) ainsi que de Vladimir Manenti. Après avoir remporté son 1er match contre une des 3 équipes de la Tour d’Auvergne, “Flo” et ses compagnons de route ont remporté le match pour la 3ème place après avoir été défaits en demi-finale par les jeunes loups de la Tour d’Auvergne, vainqueurs de la compétition. Je retiendrai deux images de ce week-end de performance collective : l’union entre tous les camarades du groupe après la “remontada” (12-3 sur le dernier relais contre la TA 2) de Thomas Pioger pour aller chercher le match pour se battre pour la 5ème place, et l’instant de solidarité et d’union du groupe, scellée par quelques mots que j’ai trouvé sur le moment. Un sonore “Hasta La Victoria Siempre” a soudé le collectif jusqu’au bout du tournoi. Le CEFC retrouve le podium en senior, loupé faute d’équipe l’an dernier et se place dans le bon wagon de la hiérarchie parisienne au fleuret.

Le tournoi terminé, mes pensées vont évidemment pour nos jeunes à Roanne. En compagnie de Maître Eddy et de leur copain Matteo, j’ai la certitude que nos deux filles et nos deux garçons ne souffriront pas de la solitude.

L’an passé, j’avais accompagné Rayan dans le glacial tennis club d’Hénin, seul garçon qualifié. Il sait, comme ses frères et sœurs d’armes du Cercle qu’une forme de joie et de malice les accompagne sur les pistes. En bord de Loire, les petit.e.s CEFC sont contraints de naviguer parmi la grande foule : 238 garçons, 207 filles, ils ne sont effectivement pas seuls ! Avis de tempête pour Loreline, pour qui l’expérience sportive est difficile. Frédéric, courageusement resté près d’elle en poules, découvre l’accompagnement sportif. Maître Eddy est là pour panser les maux, et j’imagine, en bon cubain, trouver les mots justes, la parole qui remobilise. Maxime, pas vraiment impressionné, signe un parcours honnête, battu en tableau 128, après 2 victoires en poules et une jolie victoire 9-7 au 1er tour de tableau. La jeune Aîda signe une superbe performance en poule en remportant tous ses matches et facilement son premier tour (10-3). Battue 10 à 7 contre une adversaire à sa portée au tableau de 64, la benjamine du groupe aura encore le loisir de s’accrocher au Championnat de Paris M15, pour tenter de valider son billet pour Juin. La qualification directe s’est envolée pour le jeune Medeiros battu dès le premier tour de tableau après une poule à 3 victoires, qui l’a mis rapidement en danger (118ème du classement intermédiaire).

On a déjà évoqué la difficulté, matérielle et symbolique, que représentait ces longues routes de compétition entre un samedi après-midi en voiture, et un dimanche aux aurores (petit déjeuner à 6h pour les garçons avec le Maestro ! aïe !). En dormant une heure de moins, c’est la fatigue et le temps de récupération qu’il faut gérer en semaine, et repartir le lundi ou le mercredi pour s’entraîner et se donner de nouveaux objectifs. Le collectif “roannais” a permis de mesurer le chemin à parcourir, et de continuer à tracer la feuille de route, jamais perdante dans l’esprit, du CEFC.

  • Samedi 06 avril 2019 : Blasons, épisode 2 (à suivre…)

La partie “pratique” s’est déroulée au club samedi 06 avril, et elle est venue fermer la première partie du chapitre blasons 2019. Les “tou.te.s petit.e.s”, chevalières et chevaliers, se sont prêtés au jeu en éxécutant les gestes de bases de l’escrime. Les groupes M9 et M11 ont montré de belles aptitudes et ont parfois impressionnées nos jeunes examinatrices Sara Rey & Cécile François, et nos examinateurs Pablo Rey & Rayan Sadli. Saluons ces jeunes gens, qui entre 9h et 14h30 ont tenu avec les Maître.sse.s du CEFC, des groupes d’enfants dans une transmission pédagogique inter-générationnel.

Pas de stress Sara ! Tu as déjà tes blasons !

  • Dimanche 06 avril 2019 : ça tire ou ça joue?

16h20, dimanche 06 avril, salle d’armes de Montparnasse, les “poussin.e.s” du CEFC s’apprêtent à recevoir leur récompenses bien méritée après une chaleureuse après midi d’escrime. En discutant avec les enfants et parents, nous évoquons les mots de l’escrime : “j’ai dit que Louise “jouait” contre son adversaire, mais j’ai appris qu’on disait “tirait !” (nb: tirer, tireur, sont des mots régulièrement employés ici, de “tirer les armes”). C’est la distinction que j’évoque parfois auprès des parents d’élèves : on “joue” au football ou au tennis, on “pratique” l’escrime. L’aspect le plus scolaire, de l’exercice et de la répétition gestuelle, ne va pas de soi pour des enfant de 8 et 10 ans, est n’est sans doute pas ce qui les rapproche le plus de leur salle d’armes. Chez les pratiquant.e.s les plus assidu.e.s, les plus persévérant.e.s, ce “jeu” ne se découvre qu’au bout de plusieurs années : je joue, j’ai mon jeu que je mets en place contre mes adversaire. Je “joue” littéralement, de mes coups fort, et de mes ruses.

Lors de ce 3ème EDJ de la saison, où les M11-M9 avaient répondu à l’appel (+ d’une centaine de participant.e.s, dont 19 CEFC !), ça a “bien tiré”, et ça a surtout beaucoup joué. C’était l’un de mes thèmes du jour, et j’ai choisi l’aspect le plus ludique, faute d’espace de piste pour échauffer les enfants. Petits jeux de main, en cercle avec les plus petit.e.s l’après midi, sans toucher les armes. Très disponibles, je leur ai demandé de se souvenir du jeu au moment où ça marcherait moins bien au cours de la journée. Médailles et diplômes mis à part, l’objectif de nos licencié.e.s reste avant tout le plaisir à pratiquer ce sport, que l’enjeu ne prenne jamais le dessus sur le jeu. Le prochain tournoi aura lieu par équipes, et ça sera le Challenge CEFC, que nous organiserons tou.te.s ensemble dimanche 26 mai 2019.

Bravo les M9
Alba Béhar-Breitembruch
Victor Cortès
Louise Dewynter
Justine Jolivet
Clémence Kiss
Aidan Le Mercier Raveedranathan
Eléonore Mairie
Victor Maldonado
Robin Nivet

Bravo les M11
Sadi Collette-Larmoyer
Elie Derai
Arthur Gillis-Jolivet
Benjamin Jolivet
Pénélope Mairie
Virgile Marchais
Adam Morsli
Merlin Pannier
Marianne Pansier
Daphné Parcelier-Tarnaud

Un grand merci à nos deux jeunes arbitres des EDJ,
Gaspard Medeiros (M9) Rayan Sadli (M11-M9)

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Départ pour Fréjus ce lundi 08 avril, d’où j’espère pouvoir vous raconter mon aventure de formation handisport; je voyage le sac d’escrime chargé d’affaires, et d’une saison remplis de belles promesses et de beaux souvenirs, avec la certitude de ne pas tracer ma route en solitaire.

Thomas Fioretti

Remerciements : Gaëtan Charlot, Najim Lehaire, pour l’évènement Slepstone – Epoka, Porte de la Vilette (30 mars 2019); nos accompagnatrices & accompagnateurs des dernières sorties sur les pistes, notamment Frédéric Medeiros pour son organisation impeccable et la gestion du groupe de jeunes à Roanne; nos jeunes bénévoles, escrimeur.se.s lors des épreuves du blason.

 1. [La chanson “You’ll never walk alone”, reprise d’un classique de la comédie musicale américaine par Gerry and The Pacemakers, est devenu en 1964 l’hymne du club de football anglais de Liverpool. Vincent Duluc, journaliste à l’Equipe, avait écrit un texte magnifique sur le sujet intitulé “Jamais seul au Paradis”, au lendemain du match de Coupe d’Europe entre le Liverpool FC et le Celtic de Glasgow. Ce jour là, l’interprète de la chanson Gerry Marsden était présent, et le chant a résonné par tout le stade, un peu plus fort qu’à l’habitude. https://www.youtube.com/watch?v=Xfgqi-UahE8