Circuit National M17 Clermont, 06 & 07 janvier
Après une première expérience du surclassement M17 (24ème du Championnat Ile-de-France, 17 décembre 2017), la licenciée “franco-cubaine” Cécile François s’est lancée chez les “grandes” au niveau national, lors de l’épreuve Elite organisée par le Stade Clermontois Escrime.
Un circuit Elite, c’est la formule “haut niveau” des compétitions d’escrime : un ou plusieurs tours de poule pour commencer la première journée, suivi d’un tableau d’élimination directe qui qualifie un nombre limité de tireuses ou tireurs. Le lendemain, rebelote ! Il faut généralement se lever tôt, passer à nouveau un tour de poule, et gagner match après match, des places dans le classement.
Nous partons samedi matin de la capitale vers 7h30 pour arriver prêt(e)s pour se battre ! L’organisation nous donne un aperçu des épreuves bien rodées; tout est indiqué; 34 pistes sont installées, dans les 3 salles de sport d’une enceinte qui accueillit les championnats du monde d’escrime en 1981. L’ambiance a de quoi impressionner les moins réveillés, les plus stressés, les novices.
Déterminée, Cécile se met dans sa bulle, jusqu’à 1h de la compétition. On fixe l’heure de l’échauffement avec des alliés occasionnelles. Charlotte, sa coéquipière de l’équipe des filles à la fête des Jeunes, du Stade Français, accompagnée de Zoé & Raphaëlla du club d’escrime de Creil. Après cette petite mise en train, le plus dur est à venir. Et c’est la grande difficulté de notre sport lorsqu’il parviennent jusqu’à nous : l’attente, l’appréhension, le stress.
Au micro, le Directoire Technique annonce le lancement des poules. Les filles sont prêtes. Mais les matches ne démarrent pas. Un premier message au micro nous informe qu’il faut… attendre. On ignore si les poules vont être modifiées, ou s’il s’agit d’autre chose. Cette partie engendre de l’incertitude, et l’escrimeuse doit apprendre à le gérer. Rester “chaud” et lucide à la fois. Une poule, c’est des matches en 5 touches, et ça peut défiler! L’escrime, ce sport où les répétitions sont si nombreuses, et où le geste est si rapide… La gestion des temps, très longs, très courts, y tient une place fondamentale.
Le début de la compétition n’intervient qu’aux alentours des 16h, et le moins que l’on puisse dire, c’est que les débuts sont difficiles. 3 défaites serrées, qui peuvent basculer dans notre sens (défaites 5-2, 5-3, 5-3), et une petite rouste contre la talentueuse Morgane Tajan (5-1)! Mon rôle, à ce moment, est difficile ! Je remotive, je donne un discours positif, malgré la dureté du résultat. Les deux victoires qui suivent (5-1, 5-4) prouvent que défaite et victoire ne tiennent qu’à un fil.
87ème du classement, Cécile doit rencontrer Emma Gaborit (St Germain en Laye), et s’incline avec bravoure 15 touches à 9. Cécile termine 89ème, 128 classées.
Eliminée, elle ne vit l’expérience de la compétition comme un échec. Il en a fallu du courage, pour prendre la route jusqu’au centre de la carte, affronter les meilleures fleurettistes françaises, se donner à nouveau du courage pour tenter de se frayer un chemin jusqu’à la fin des qualifications pour le lendemain matin… Le CEFC grandit avec ces aventures, avec tous ses jeunes, compétiteurs ou non. Ces “échecs”, qui n’en sont même pas, et la force nos jeunes, nous amène à comprendre qu’il s’agit aussi d’expériences de vie. Je suis persuadé que nos M13, M15, qui iront se battre demain à Rueil, après demain pour la Zone H2028, si jamais ils lisent ces lignes, peuvent se donner à leur tour cette bravoure pour affronter ces épreuves !
à bientôt pour de prochains récits !
Thomas Fioretti.